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Immigration aux États-Unis : quand la couleur de peau dicte le traitement

  • Photo du rédacteur: Fiona Lorenzano
    Fiona Lorenzano
  • 20 mars
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 27 mars

Lors de sa campagne électorale, Donald Trump a promis de mettre en place « la plus grande expulsion d’immigrants de l’Histoire ». De retour à la Maison-Blanche, le 20 janvier dernier, le président américain commence à mettre en œuvre son engagement en renforçant les contrôles migratoires et en appliquant une politique de tolérance zéro. Mais cette fermeté ne s’applique pas à tous de la même manière. Il a, dans le même temps, encouragé l’installation aux États-Unis des Afrikaners, une minorité blanche d’Afrique du Sud.



Bureau de l’association African Services - Harlem New-York : le 3 mars 2025							(Crédit photo : Laëtitia Frolleau)
Bureau de l’association African Services - Harlem New-York : le 3 mars 2025 (Crédit photo : Laëtitia Frolleau)

Dans les locaux de l’association African Services, le ton est à la méfiance. Avant tout entretien, il nous faut présenter nos cartes d’identité ainsi qu’une preuve de notre statut d’étudiant. « On n’est pas à l’abri que l’on nous envoie des agents du gouvernement », confie  Stephanie Sabala, responsable de communication. « Pour vous répondre, je dois avoir l’accord de ma responsable, c’est le protocole », ajoute-t-elle. Un protocole devenu plus strict depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, le 20 janvier dernier. « Ce n’était pas comme ça avant, mais maintenant on doit rester vigilant », insiste-t-elle.


 « Les Latino-Américains, Haïtiens et Africains sont particulièrement visés par les politiques de Donald Trump », explique Stephanie Sabala. L’administration Trump a notamment annoncé, vendredi 21 mars, la fin du statut légal de plus de 500 000 migrants latino-américains. Il s’agit de Cubains, Haïtiens, Nicaraguayens et Vénézuéliens qui sont arrivés aux États-Unis dans le cadre d’un programme lancé par Joe Biden. Ils ont quelques semaines pour quitter le pays.


Selon le New York Times, l’administration Trump envisage d’interdire l’entrée sur le territoire américain aux détenteurs de certains passeports, en classant les pays selon un système de codes couleurs. Au total, l’accès aux États-Unis sera refusé ou difficile pour 43 pays, dont 22 sont des pays africains, soit 51%. 


Quartier de Harlem à New-York - connu pour être un symbole de la culture noire aux Etats-Unis 						Le 03 mars 2025 (crédit photo : Laëtitia Frolleau) 
Quartier de Harlem à New-York - connu pour être un symbole de la culture noire aux Etats-Unis Le 03 mars 2025 (crédit photo : Laëtitia Frolleau) 

L’histoire se répète 


Dès son arrivée au pouvoir en 2017, Donald Trump a mis en place des politiques migratoires restrictives visant principalement les migrants issus d’Amérique latine, des Caraïbes et d’Afrique. La construction du mur à la frontière mexicaine, la politique de séparation des familles, et le programme "Remain in Mexico" (forçant les demandeurs d’asile à attendre au Mexique l’examen de leur dossier) sont autant de mesures qui ont affecté les migrants latino-américains.


Les Haïtiens et les Africains ont également été touchés. En 2018, l’administration Trump a mis fin au Temporary Protected Status (TPS) pour environ 58 000 Haïtiens, menaçant leur expulsion après le tremblement de terre de 2010. Les restrictions sur les visas pour certains pays africains ont été renforcées sous prétexte de lutte contre l’immigration illégale et les menaces sécuritaires.


Les Afrikaners : un favoritisme assumé ? 


Le président américain a annoncé la suppression de l’aide des États-Unis à l’Afrique du Sud, dénonçant une « discrimination raciale injuste » à l’encontre des Afrikaners, une minorité blanche descendante des colons européens. Donald Trump a invité ces derniers à émigrer aux États-Unis et, le 7 février dernier, a signé un décret instaurant une procédure d’asile leur accordant un statut de réfugié. 


La raison de cette décision ? Une loi sur l’expropriation des terres, promulguée en janvier par le président sud-africain Cyril Ramaphosa. Cette loi prévoit, dans certaines circonstances, l’expropriation sans compensation si cela est jugé « juste et équitable ».


Les Afrikaners représentent 7 % de la population sud-africaine, mais, en 2017, ils possédaient encore 72 % des terres agricoles, selon les chiffres du gouvernement. Cet héritage est le résultat d’une politique d’expropriation de la population noire menée durant la colonisation, puis l’apartheid.



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